L'INDUSTRIE DU CUIR
L’histoire du cuir est très ancienne à Pontacq ; elle remonte au XVI° siècle.
Pontacq était à cette période le deuxième centre du cuir en Béarn après Orthez. Les tanneurs étaient si nombreux qu’en 1710, le corps de ville fait défense de jeter dans l’Ousse «l’eau des pellains, d’y laver les cuirs » .
Quant à la chaussure, des contrats d’apprentissage du XVI° siècle ont pu être retrouvés dans les archives. Pontacq avait également des besoins en bottiers, en cordonniers et de tous ces corps de métiers utiles et nécessaires à l’époque tels que les selliers, les bourreliers, les sabotiers, …parce que c’était une ville relais pour les troupes du Roi et par la suite une ville de garnisons.
L’artisanat lié au travail du cuir était riche. Les petits ateliers se multiplient, ils sont le début d’une nouvelle période de prospérité et d’aventure industrielle pour Pontacq, ce qui fit dire en son temps que Pontacq était la capitale de la chaussure.
Puis cet artisanat s’est transformé en industrie. En 1885, Antoine Leuger qui possède déjà une tannerie industrielle fondée en 1770 et un atelier de fabrication de chaussures créé en 1830, va créer le premier établissement industriel de fabrication de chaussures.
A peu près à la même époque (en 1887) Paul Fouriscot, un autre artisan Pontacquais qui s’était installé dans la chaussure en 1879, et avec de très modestes ressources, fit l’acquisition d’un vaste immeuble qui ne tarda pas à s’agrandir. L’essor qu’il donna à la chaussure le porta bien vite au niveau des plus importantes fabriques de la localité.
Par la suite d’autres ateliers artisanaux ou industriels plus ou moins importants se créeront. Ainsi, au début du XXème siècle, on peut comptabiliser à Pontacq près d’une quarantaine d’entreprises dont la plus importante emploie plus de 200 personnes qui travaillent dans la filière du cuir et de la chaussure.
A cette période, la production Pontacquaise se spécialise dans la fabrication de brodequins destinés à l’armée. C’est une production qui apporte une source substantielle des commandes. La spécialisation se fait aussi dans les chaussures de travail qui sont surtout vendues à une clientèle locale et rurale.
Pontacq, capitale de la chaussure : c’est vrai par le nombre d’entreprises qui y étaient implantées mais aussi par les innovations apportées à la fabrication des chaussures. La preuve avec les brevets d’invention.
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Tous les brevets d’invention qui ont pu faire progresser depuis notre petit coin de Béarn l’industrie de la chaussure au niveau national ne peuvent être cités mais n’oublions pas que nos pères avec des moyens limités se signalèrent dans leur spécialité chaussante par leur génie inventif.
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Dans les années 60, Pontacq comptait près d’un millier d’ouvriers dans les secteurs de la tannerie et de la chaussure. Mais comme ailleurs en France, la production a décliné, du fait de la concurrence asiatique notamment. A cette problématique vinrent s’ajouter le renforcement du travail mécanisé et les crises successives constatées dans cette industrie à partir des années 1950, ce qui fit perdre à la cité Pontacquaise un grand nombre d’emplois.
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En 2024, l'entreprise Skipal, autrefois spécialisée dans la fabrication de chaussures de ski, subsiste à Pontacq, ayant su s'adapter au marché en trouvant une niche de fabrication de chaussons.